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I - Qu ’est-ce que le vieillissement ?

 

Contexte

Les premiers instituts de gérontologie sont créés entre 1945 et 1960 ; on voit apparaître des revues spécialisées en gérontologie : on y décrit le mécanisme du vieillissement, sans pouvoir l’expliquer.

À la fin des années 1970, l’intérêt du public pour le vieillissement

se développe. Des théories prolifèrent dans les années 1980. L’intérêt ne cesse de grandir, avec l’apparition de produits contre le vieillissement, d’articles, d’émissions radiotélévisées…

Le but de la gérontologie expérimentale actuelle est de trouver les multiples influences, génétiques ou non, qui modulent la longévité et la vitesse du vieillissement.

Un institut de la longévité et du vieillissement est créé en 2002, à l’initiative du Professeur Baulieu. Il fonctionne grâce au budget du ministère de la Recherche, du CNRS et de l’INSERM1. A suivi la création de l’institut de la longévité Charles Foix en 2007, dans le but de développer la recherche fondamentale et clinique sur la longévité et les maladies associées au vieillissement. Signalons aussi l’Institut européen du vieillissement.

 

 

Définition du vieillissement et chiffres

Le vieillissement est l’ensemble des changements, généralement plutôt néfastes, qui se produisent chez un individu ayant dépassé l’âge de la maturité sexuelle (Eric Le Bourg). On définit aussi le vieillissement comme l’âge physiologique auquel il ne reste plus que 5 ou 10 ans d’espérance de vie. Ce critère montre que le vieillissement auraitété retardé de 7 ans en un demi-siècle.

Il existe une grande inégalité concernant l’espérance de vie à la naissance selon les zones géographiques, comme le montre le tableau ci-dessous. Des données plus récentes de 2006 montrent une dégradation pour l’Afrique (en raison notamment du Sida), pour la Russie (les causes en sont la détérioration des structures sanitaires, la crise économique).

 

Tableau de l’espérance de vie à la naissance selon les données

de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) de 2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Globalement, l’espérance de vie a été multipliée par trois en 250 ans, en raison de :

  • la diminution de la fréquence et de la gravité de nombreuses maladies, la disparition des parasites, la diminution du nombre et de la gravité des infections et des inflammations ;

  • l’amélioration du confort, de l’hygiène, de l’alimentation, de la qualité de l’air dans les locaux, la diminution de la pénibilité du travail…

 

Quelques chiffres montrant l’évolution de l’espérance de vie pour la France, donnés par l’Institut national d’études démographiques (INED)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après une augmentation de l’espérance de vie de 3 mois par an, on constate un arrêt et même un infléchissement pour les femmes en 2008, qu’on n’explique pas ; l’année 2009 reprend lentement la progression les années 2009 et 2010 reprennent la progression , mais ces données sont provisoires. On constate aussi une diminution del'espérance de vie à la naissance en 2015.

 

 

Espérance de vie pour le Japon (Ministère de la Santé et de la Protection sociale)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On n’est pas sûr que la longévité ne puisse qu’augmenter, en dépit des théories d’Aubrey de Grey (chercheur à Cambridge)… Par exemple, l’espérance de vie des Américains pourrait diminuer de 3 à 5 ans à cause des problèmes de santé engendrés par l’obésité (selon C. Aubert, 2006).

De plus, il est peut-être plus intéressant et plus significatif de voir quelle est l’espérance de vie « en bonne santé », c’est-à-dire sans maladie invalidante, sans incapacité à accomplir les tâches de la vie quotidienne.

Une étude a été menée en 2005 par des chercheurs de l’université de Leicester, du Scientific Institute of Public Health (Bruxelles), de l’University Medical Center (Rotterdam), de l’INSERM (Montpellier) et de l’INED (Paris), pour montrer quelle était l’espérance de vie en bonne santé à 50 ans, pour vingt-cinq pays de la communauté européenne.  

 

Voici quelques résultats.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette étude prêche en faveur d’une action réelle de prévention pour se maintenir en bonne santé tout au long de notre avancée en âge…

Les données sont différentes selon les sources en ce qui concerne l’espérance de vie en bonne santé.

Par exemple, l’espérance de vie en bonne santé :

- selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques, France), les chiffres sont en 2008, 64,2 ans pour les femmes et 62,4 ans pour les hommes

- selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), les statistiques sanitaires mondiales en 2009 donnent 73,1 ans pour la France,74,5 ans pour le Japon.

 

Les critères choisis pour définir la bonne santé ne sont visiblement pas les mêmes ! Il existe un grand nombre d’indicateurs qui rendent les comparaisons internationales difficiles. Il serait nécessaire de standardiser les mesures des incapacités et les questionnaires d’enquêtes, faites au niveau de l’Union européenne. En ce qui concerne l’INSEE, les critères de bonne santé sont  l’absence de limitations d’activité (dans les gestes de la vie quotidienne) et l’absence d’incapacité.

 

 

 

 

Elisabeth Lacombe Carraud. Santé et lutte contre le vieillissement. Diplôme de naturopathe à Toulouse

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